« Un processus par lequel des personnes accèdent ensemble ou séparément à une plus grande possibilité d’agir sur ce qui est important pour elles-mêmes, leurs proches ou le collectif auquel elles s’identifient. »
D’après Yann Le Bossé, 2012
Quand il s’agit de soutenir sans prescrire…
Une autre définition de l’aide professionnelle
Pour définir la relation d’aide, nous nous appuyons sur un extrait tiré du livre du philosophe Paul Ricoeur, Soi-même comme un autre, éd. du Seuil (1990) :
« La souffrance n’est pas uniquement définie par la douleur physique, ni même par la douleur mentale, mais par la diminution, voire la destruction de la capacité d’agir, du pouvoir faire, ressentie comme une atteinte à l’intégrité de soi ».
L’action permettrait de sortir de l’impuissance, donc de la souffrance.
L’aide professionnelle devrait donc inclure la question du développement du pouvoir d’agir, tant individuel que collectif.
Dans cette façon de concevoir l’intervention sociale, aider n’est plus soulager, ni guérir, ni dénoncer mais permettre à l’autre de franchir un obstacle.
Les principes
Toute personne ou tout groupe a la potentialité pour trouver une solution à son problème.
A l’origine des problèmes des personnes, il existe des causes structurelles et des causes individuelles.
Pour résoudre ces problèmes, il s’agira de prendre en compte ces deux dimensions de façon simultanée.
Reconnaissance d’une double expertise : expertise d’usage des personnes et expertise du professionnel.
Ici et maintenant : on ne peut agir que sur un problème à la fois qui se pose là où on se trouve et dans le temps présent.
Tout bouge tout le temps : un problème ne se pose pas de la même façon selon les personnes et les lieux, hier, aujourd’hui ou demain. Il dépend d’un contexte en mouvement.
Toute personne peut apprendre de son expérience.
Une démarche de conduite effective de changement …
Avec un préalable : la construction concrète du problème avec les personnes les plus concernées.
Conduire le changement à partir de quatre points d’appui selon le modèle en 4 axes formalisé par Y. Le Bossé :
- Repérage des acteurs, de leurs enjeux, de leur contexte.
- Implication des personnes concernées dans la définition des problèmes et des solutions.
- Prise en compte des contextes d’application.
- Introduction d’une démarche d’action conscientisante.
Construire ce qui fait problème, pourquoi est-ce nécessaire ? (le « préalable » au modèle en 4 axes)
« Le problème doit être construit de telle manière qu’il soit possible d’opérer sur lui. Comme c’est le problème qui requiert la solution, l’acte créateur ne se trouve pas dans la manière de trouver la solution, mais dans la manière de poser le problème » De Jonckheere Claude, 83 mots pour penser l’intervention sociale, Edition IES, 2010.
Pourquoi chercher à repérer les acteurs concernés par un problème ? (axe 1)
Répertorier l’ensemble des acteurs concernés de près ou de loin par le problème et définir leurs enjeux, ou aller à la rencontre de ceux-ci si on ne les connaît pas, permet souvent de « sortir le nez du guidon » et de dégager des marges de manœuvre. Pourquoi est-ce important de prendre en compte les enjeux de tous les acteurs ? Dans une approche systémique, ils sont intriqués et interdépendants, et sont donc à prendre en considération pour élaborer une stratégie pertinente.
Impliquer les acteurs dans la définition du problème et dans la recherche de solutions. (axe 2)
A rapprocher de ce que nous appelons « préalable ». (= « MA » propre définition du problème). Parce que ces personnes vont venir enrichir ma représentation du problème… Parce que si je suis seul(e) avec mon problème, j’ai peu de chance de faire évoluer ma situation, et de sortir de mon sentiment d’impuissance…
Agir en contexte, pourquoi est-ce important ? (axe 3)
C’est un enracinement dans la situation présente : se situer « ici et maintenant », dans la « verticalité » et non en référence à un passé ou à ce qu’on projette dans le futur. Tout bouge tout le temps : il s’agit donc de s’ajuster constamment en fonction de l’évolution de la situation. « Qu’est ce qui peut être tenté ici et maintenant ? »
Introduire une démarche d’action conscientisante IDAC : apprendre de son expérience (axe 4)
Conduire une réflexion systématique sur les effets de nos actions et les enseignements qu’on en tire. Un aller-retour permanent entre l’expérience et la réflexion critique : Qu’est-ce que j’ai appris/compris à partir de l’action que j’ai tentée, des acteurs, de leurs enjeux, du contexte, des causes structurelles du problème posé ? C’est la condition pour que les personnes puissent s’imputer la responsabilité de leurs actes et donc transférer dans d’autres contextes les compétences mises en lumière. La relation d’accompagnement contribue ainsi à un changement, à un processus d’autonomisation.
D’après « Les différents « points d’appui » de l’approche centrée sur le DPA PC », Claire Jouffray et Brigitte Portal, ANDA-DPA, 2017, repris par Catherine Etienne 2020
Quelques Ressources…
Qu’est-ce qu’en disent les personnes accompagnées ?
Nous avons réalisé une vidéo dans laquelle une personne donne son point de vue sur l’accompagnement dont elle a bénéficié. Cette vidéo a été réalisée à partir de l’intervention en tribune d’Arnaud, lors de la journée organisée à Agen par l’ADES le 29 mars 2018.
C’est quoi l’approche DPA PC ?
Voici une vidéo qui présente l’approche DPA PC en 10 minutes. Elle a été réalisée dans le cadre d’un projet européen associant des centres de formations, des structures de protection de l’enfance et des jeunes (projet Philia+).